Je recommence à être en colère. Contre la situation (sanitaire) et contre les gens. Ouais, les gens, c’est bien, c’est vaste, c’est pratique pour être en colère contre. Les gens, parce qu’ils attrapent le Covid et transmettent le Covid.
Non, alors non, je ne suis pas en colère contre tous les gens. Seulement ceux qui ne font pas ce qu’il faudrait. Tiens, là, la dernière personne dont j’ai appris la contamination, c’était pendant un repas de famille. Un porteur, cinq nouveaux cas. Variant maousse costaud et paf. Mais bordel… Je suis en colère contre cette fleuriste qui porte son masque sous le nez pour parler à des clients mal masqués également au milieu de son étale qui mange déjà la moitié du trottoir, laissant la possibilité soit de passer entre eux sans garder aucune distance, soit de rebrousser chemin, revenir jusqu’au passage piéton quarante mètres plus haut, et changer de trottoir…
Je suis en colère contre la logique économique qui fait que seul chaque labo fabrique le vaccin qu’il a développé aussi. Que le fric compte systématiquement plus que l’humain. Qu’on préfère hypothéquer des vies, la santé mentale des personnes, la santé physique aussi.
Je suis en colère contre cette gestion et cette communication de crise, la manière dont on ne nous laisse pas vivre.
Je suis en colère. Ça va retomber. C’est sans doute que ça m’évite d’être abattue. C’est ma ressource de secours parce qu’il faut avancer et que ça suppose de se nourrir quelque part…