Je suis allé retirer un colis à l’accueil de Carrefour, avec les enfants, et voilà que Peanuts me parle de préparer hot dog. Je jette un œil aux caisses paniers : la queue est courte. J’en déduis qu’il ne doit pas y avoir un monde fou. On commence par passer au rayon culturel. Le dernier livre musicale de Popcorn a rendu l’âme, on lui en choisit un nouveau. Peanuts négocie un BD. Il n’y a toujours pas grand monde. Ce n’est pas le coin du magasin le plus fréquenté…
Puis on s’avance pour chercher des saucisses, du pain. Vers les rayons alimentaires, la foule augmente. Je commence à repérer beaucoup de nez qui dépassent. C’est impossible de réellement garder ses distances. Je me crispe sur les poignées de la poussette. Peanuts me suit en lisant sa BD. Je lui répète pour la 3ème fois que ce n’est pas le moment. Il acquiesce mais ne lève pas le nez pour autant. C’est bien le moment d’être le fils de sa mère, tiens. Je passe par le fond du magasin, moins de monde, on récupère les saucisses, le pain. Si je n’étais pas avec les enfants, si je n’avais pas promis des livres, des hot-dogs, je serais déjà sortie. Je hausse la voix sur Peanuts qui lit toujours et se fait distancer. Il grommelle mais ferme son Yakari. A l’approche des caisses, je me sens mal. Les caisses paniers sont à l’autre bout mais je fais retraverser tout le magasin aux enfants au pas de charge.
J’arrive à être polie avec la caissière mais ça me demande un gros effort de concentration. Je veux sortir, vite, je n’en peux plus, il y a trop de monde, trop de masques mal portés, trop de contamination potentielle.
Je ne vois plus des gens, je vois des porteurs et des porteuses de virus, partout…