L’Enfant petit est malade. On a eu une de ces nuits, si vous êtes parents ou tenez ce rôle, vous savez. Ramasser les draps, déshabiller, donner une douche, rhabiller, trouver un doudou de secours, aérer, câliner, et. Déshabiller à nouveau, redonner une douche, prendre une douche, négocier qu’un doudou qui n’en est pas un fasse office de, remplir le tambours de la machine d’une couette, des draps, deux doudoux, deux pyjamas enfant, un pyjama adulte, fouiller la pharmacie familiale, vérifier les dates de péremption et les posologies, câliner encore, apaiser, réussir à coucher un enfant enfin abandonné… Tranche de nuit, on est passé l’heure d’une à deux ?
Puis au matin, chercher un médecin, s’organiser, répartir les tâches, prévoir lundi, mardi, comparer les emplois du temps, obtenir un traitement, soigner, consoler. Et la journée au rythme de la fièvre qui va qui vient. Cette capacité étonnante des petits à se comporter comme si rien n’allait mal jamais, comme ça, par moment, malgré un début de double otite, malgré la rhinopharyngite carabinée, juste parce que leur température est redescendu à 38,6.
Maman louve couve son enfançon, caresse la peau nue de la petite bouillotte, rassure, observe, ruse pour faire entrer l’antibiotique à l’intérieur du petit bonhomme. Tu veux un bisou ? Il approche la tête, offre son front. Enfant tonnerre, petit sorcier.