Je suis assise dans l’herbe. Parce qu’il n’y a pas de banc dans le coin de parc où on peut compter sur les rares rayons de soleil. Parce que de toutes façons, j’aime m’asseoir par terre.
Les feuilles se sont semées partout, même loin des arbres. A croire qu’elles ont été aidées. Par un fou patient. Ce doit être, j’en déduis, le vent.
Je suis en train de remballer le repas picoré de l’enfant petit, cuillère souillée, bavoir à pois de purée. Du coin de l’œil, j’attrape un mouvement. Tons sur tons, un papillon couleurs d’automne s’est posé juste à côté. Je suspends mes gestes, le regarde. Il bat mollement des ailes, ne semble pas s’effrayer de moi. Doucement, clic, l’immortaliser. Et s’enfuit l’éphémère.
