Avant, quand la sonnerie retentissait, un fracas s’en suivait. Chises qui raclent, cartables qui frottent, pieds qui trottent, gosiers qui s’égayent.
Après, il n’y avait plus de sonnerie.
Aujourd’hui, elles sont rétablies. Comme un goût d’avant dans l’après de l’après. Pourtant, manque le fracas, les raclements, les frottements, les trottements et les égayements. J’imagine mes collègues, sacs à l’épaule et documents sous le bras, incliné·e·s vers l’avant plus qu’il ne faudrait pour leurs dos, se croisant dans les couloirs quasi muets. Changement de salles, ce ne sont plus les élèves qui bougent mais les enseignant·e·s. Ces choses-là qui rappellent que rien n’est normal même quand ça veut en avoir l’air.
Une amie disait à ses élèves « Vous ne vous en rendez pas compte mais vos profs sont en train de se péter la santé pour faire cours ». On parlait quelques heures plus tôt des difficultés à poser nos voix avec les masques, de la sensation de forcer dessus bien plus que d’habitudes. Il y aura les maux d’avoir porté, tortues, nos cours, photocopies, manuels, documents, ressources, matériels, d’une salle à l’autre. Et d’autres.
Je ne sais pas où on va.
Ce matin, tout de même, comme une envie de peindre sur les murs « L’Après a fait taire le fracas ».
« L’Après a fait taire le fracas ».
Ton sens de la formule, toujours. <3
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Merci, toi 😍❤️
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