On a grillé trop d’énergie pendant le confinement. On a paré à l’urgence, on a lâché prise sur plein de choses, on a mis en place des activités qu’on n’avait jamais faites et qu’on ne referait pas ensuite. On n’a pas beaucoup réfléchi à l’après, il fallait gérer le maintenant et c’était déjà suffisamment compliqué comme ça.
Ce « on », ce sont les parents d’enfants en âge ben euh d’avoir besoin de leurs parents pour avoir des activités sans un adulte on va dire. Ça fait du monde.
On nous a dit que ça durerait deux semaines. On n’y croyait pas. On ne croyait sans doute pas que ça durerait trois mois.
Et on ne savait pas que ce serait encore plus long, que l’école reprendrait en pointillé, voire pas, qu’il faudrait négocier avec nos modes de garde, nos employeurs, que le déconfinement serait une telle galère. On jongle, les emplois du temps sont aléatoires, chaque déclaration d’un ministre ou de sa sainteté Jupiter apporte son lot de changements et de questions auxquelles il faut plusieurs jours pour avoir les réponses.
Les parents ne sont pas vraiment déconfiné.e.s, iels télétravaillent encore pour beaucoup ou ratent des journées de travail pour garder leurs enfants, iels s’arrangent, c’est là sans doute le verbe du déconfinement, avec des amis, la famille, les grands-parents parce que risque sanitaire ou pas, on a vraiment besoin d’elleux.
Et iels se consument.