De tout petits vêtements ont séché chez nous tout le week-end, tantôt au soleil, tantôt à l’intérieur. Ce matin, trois si petits pyjamas attendent sur les barreaux du lit de bébé, achevant de se déshumidifier cette nuit. Parmi eux, celui que porte Peanuts sur son faire-part de naissance. Deux jours – huit, même – que se mêlent ainsi les préparatifs de l’arrivée du bébé-qui-vient et les souvenirs de ce bébé-qui-est-venu, maintenant si grand. Ce pull, ces rayures, cette couverture, ce nid d’ange.
Les tailles sont absurdes. Comment un être humain tout entier peut-il, d’aussi peu de tissu, s’habiller des orteils au menton ? Je n’y crois pas, ma mémoire, les photos, les étiquettes, toutes mentent. A l’inverse, à quoi rime ce lit immense ? Quand on l’a descendu, je suis certaine qu’il était plus court de 30 bons centimètres. Il a forcément poussé, à la cave, comme une plante. Après tout, il a été arbre dans une de ses vies. Ou alors a-t-il trouvé les biscuits, suivi l’injonction, « Eat me », croc, paf, huit barreaux supplémentaires. Allez savoir ce qu’il se trame dans les sous-sol aux heures grises.
Bébé s’installe. Enfin. Cela vient d’un coup, moi j’attendais, je piaffais. La chambre, les placards, la voiture. Mon ventre s’élance encore vers l’avant, les mouvements qu’il abrite ondulent à sa surface, se glissent dans la main qui vient les chercher. Bébé s’installe.
Bébé ne se prénomme pas encore. Ou l’a-t-il fait mais son père n’a pas encore entendu. La nuit, quand je rêve de lui, il s’appelle. Bébé se prénomme peut-être, en fait.
Bébé occupe, m’occupe, s’affiche. Bébé patiente, se peaufine, s’entraine. Bébé est là, n’est pas encore là, mais il est là.
C’est doux à lire, comment ton petit s’installe chez vous petit à petit. <3
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Merci ma douce Anna
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Très joli texte, juste et poétique, du grand Toi
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Oh la la, merci !
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